Faudrait-il parler de ses premiers prix en dessin obtenus à l’école ? Ou encore de son premier permis de chasse ? Adoptons une attitude plus solennelle pour passer en revue ses distinctions officielles qu’il regardait en vérité avec beaucoup de modestie. Il était sans doute plus sensible aux citations. Ne répondait-il pas, sourire aux lèvres, à ses petits-enfants qui l’interrogeaient à ce sujet : « Ce sont mes trophées en gymnastique ! » Voici un aperçu le plus complet possible, du Mérite culturel roumain à sa plaque de Grand Officier de la Légion d’Honneur en passant par ses prix littéraires.
Légion d’honneur
Chevalier, 1915. Remise le 8 avril 1915 par le général d’armée Franchet d’Espèrey. Des suites de son premier combat aérien victorieux comme observateur.
Officier, (année 1936?)
Commandeur, 1942
Grand Officier, 1953 (J.O. du 31 décembre 1953), remise le 24/03/1954 par le Maréchal Juin.
Deux plaques de Grand Officier du général Chambe, celle de la Légion d’Honneur (à gauche) reçue des mains du Maréchal Juin en 1953, et celle de l’Ordre tunisien du Nichan Iftikhar (à droite), reçue après la campagne victorieuse de Tunisie en mai 1943.
Une barrette résolument modeste pour son uniforme de campagne, portée à la reprise des combats dès 1943 (avec une distribution erronée des palmes et des étoiles correspondant aux citations).
Première guerre mondiale
Croix de guerre 1914-1918, avec citations à l’ordre du régiment et de l’armée.
Croix de guerre 1916-1918 de Roumanie, avec barrette de la bataille de Marasesti (Mission militaire française en Roumanie) (Nota : Le brevet d’obtention de la Croix stipule l’ajout de la barrette de la bataille de Marasti. La médaille « ordonnance » comporte cependant l’agrafe de Marasesti, où il fut blessé le premier jour).
Médaille des blessés militaires de guerre (Mission militaire française en Roumanie), blessure en combat aérien du 24 juillet 1917 à Marasesti (calendrier julien).
Military Cross (Grande-Bretagne). (Probablement guerre de 14-18)
Décorations honorifiques
Chevalier de l’Ordre de l’Etoile avec glaives (Royaume de Roumanie), remis par le roi Ferdinand en août 1917 au château de Ghidigeni.
Commandeur de l’Ordre de Saint-Stanislas (Russie impériale)
Officier de l’Ordre de Saint-Vladimir (Russie impériale)
Médaille commémorative
Médaille de la Victoire 1914-1918 (dite Médaille interalliée)
Médaille d’Alba Iulia 1922 (Roumanie), couronnement des souverains roumains Ferdinand et Marie dans Alba Iulia, capitale de la Transylvanie délivrée. (La ville fut le symbole de la « grande union » roumaine scellée le 1er décembre 1918. Le couple déjà royal est alors couronné le 15 octobre 1922 pour régner sur la nouvelle « Grande Roumanie ». La médaille est ornée sur le ruban de la couronne royale.)
Insigne de l’aviation roumaine en 1916-1917 orné des attributs du Roi Ferdinand (chiffre formé de deux « F » entrelacés) sur fond de cocarde roumaine bleu, jaune et rouge.
Médailles « ordonnances » relatives à sa mission roumaine de 1916-1917, de gauche à droite : 1- Croix de guerre 1916-1918 de Roumanie avec l’agrafe de la bataille de Marasesti ; 2 – Chevalier de l’Ordre de l’Etoile de Roumanie avec glaives (bravoure militaire en temps de guerre), remis par le Roi Ferdinand en personne au château de Ghidigeni ; 3 – Médaille commémorative d’Alba Iulia du 15 octobre 1922 ; 4 – Médaille du Mérite culturel de Roumanie.
Médailles « réductions » relatives à sa mission roumaine de 1916-1917, de gauche à droite : 1- Chevalier de l’Ordre de l’Etoile de Roumanie avec glaives (bravoure militaire en temps de guerre), remis par le Roi Ferdinand en personne au château de Ghidigeni ; 2 – Croix de guerre 1916-1918 de Roumanie ; 3 – Médaille du Mérite culturel de Roumanie ; 4 – Médaille de la Victoire 1914-1918 dite Médaille Interalliée (médaille française) ; 5 – Médaille des Blessés militaires.
Décorations en barrettes portées avant 1939. Une anomalie cependant avec ce que nous avons identifié comme la barrette de la Campagne d’Italie de 1943-44… alors que la Military Cross, probablement obtenue en 14-18 n’y figure pas.
Deuxième guerre mondiale
Croix de guerre 1939-1945, avec citations à l’ordre du régiment et de l’armée
Médaille des Evadés, évasion par l’Espagne, janvier 1943.
Médaille de la Résistance (1946)
Décoration honorifique
Grand Officier du Nichan Iftikhar (Tunisie), campagne de Tunisie de 1943, chef du cabinet du général Giraud, Comité Français de Libération Nationale.
Médaille commémorative
Médaille du Corps Expéditionnaire Français en Italie, Campagne d’Italie, 1944, état-major du général Juin.
Médaille de la guerre 1939-1945, avec barrette « France » pour les opérations entre le 3 septembre 1939 et le 25 juin 1940, colonel commandant les forces aériennes et anti-aérienne de la VIIe Armée ; avec barrette « Libération » pour les opérations en Corse et de la Campagne de France entre le 25 juin 1940 et le 8 mai 1945, chef du cabinet du général Giraud, Comité Français de Libération Nationale, état-major du général Juin (CEF en Italie), état-major du général de Lattre de Tassigny (1re Armée).
Grade honorifique
Soldat de 1re Classe du 3e Régiment de Tirailleurs Algériens, nommé par le général de division Goislard de Monsabert (3e DIA), le 5 juin 1944 (Campagne d’Italie) pour avoir combattu comme simple soldat en ayant retiré au préalable ses galons et étoiles de général.
Caporal honoraire du 4e Régiment de Tirailleurs Tunisiens, nommé par le colonel Fox, commandant le 4e RTT, février 1954.
Après-guerre
Chevalier de l’Ordre du mérite militaire, 1960.
Médailles « réductions » concernant la période 1939-1945, de gauche à droite : 1 – Médaille Commémorative 1939-1945 « FRANCE » (du 3 septembre 1939 et le 25 juin 1940) « LIBÉRATION » (Corse et Campagne de France entre le 25 juin 1940 et le 8 mai 1945) ; 2 – Médaille de la Campagne d’Italie 1943-1944 – Corps Expéditionnaire Français d’Italie ; 3 – Grand Officier de l’Ordre du Nichan Iftikhar – Campagne de Tunisie 1943.
Médailles réductions concernant les deux conflits 14-18 et 39-45, avec une distribution erronée des palmes et des étoiles, de gauche à droite : 1 – Croix de guerre 1914-1918, avec 4 palmes et 3 étoiles (à vérifier : sur une barrette : 3 palmes, 3 étoiles / sur une ordonnance : 3 palmes, 2 étoiles) ; 2 – Croix de guerre 1939-1945, avec 1 palme et 2 étoiles (à vérifier : sur une barrette : 1 palme, 1 étoile / sur une ordonnance : 2 palmes, 1 étoile). Il est probable qu’il ait eu des échanges hasardeux entre elles ! 3 – Médaille de la Résistance ; 4- Médaille des Evadés, remise par Giraud à Alger ; 5 – Officier de l’Ordre de Saint Vladimir (Russie impériale) : 3e classe (1917) ; 6 – Commandeur de l’Ordre de Saint Stanislas (Russie impériale) : 2e classe (1917) ; 7 – Military Cross (Grande-Bretagne).
Décorations en barrettes portées avant 1953 et peut-être dès la fin de la guerre, comprenant la Military Cross.
Distinctions civiles (littéraires)
Mérite culturel (Roumanie), année ? (ordre actif 1931-1944), pour son roman Sous le casque de cuir traduit en roumain sous le titre Sub casca de piele.
Prix littéraires (voir aussi « l’œuvre littéraire »)
Prix Maurice Renard 1927 (Société des gens de lettres), pour son roman Le bracelet d’ébène.
Médaille d’or de l’Aéro-Club de France 1928 ou 1929, pour son roman Sous le casque de cuir
Prix d’Académie 1935 (Académie française), pour son livre Dans l’enfer du ciel
Grand Prix littéraire de l’Aéro-Club de France 1936, pour son livre Enlevez les cales !
Prix Muteau 1945 (Académie française), pour l’ensemble de son œuvre
Prix Raymond Poincaré 1952 (Union Nationale des Officiers de Réserve), pour son livre L’épopée française d’Italie
Prix Muteau 1954 (Académie française), pour son livre Le bataillon du Belvédère
Prix Fidélité au passé 1970 (institution ?), pour son livre Souvenirs de chasse pour Christian
Grand prix littéraire de la chasse (Prix Tony Burnand 1971), pour son livre Le cor de Monsieur de Boismorand
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La vie, l’œuvre et les archives du général d’aviation et écrivain René Chambe (1889 -1983).
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